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Fontenelle et la vulgarisation des sciences.

Né à Rouen en 1657, Fontenelle entre, à vingt ans à peine, dans le monde des lettres grâce à son oncle Thomas Corneille. Celui-ci l’associe à l’écriture des livrets de deux opéras de Lully et surtout il lui ouvre les portes du Mercure galant, le plus réputé magazine littéraire du temps. Le jeune homme y publiera ses poésies, épigrammes, madrigaux, lettres galantes, …

Fontenelle, qui vécut une très longue vie à cheval sur deux siècles, fut une personnalité singulière qui laisse une œuvre considérable : il a été tout à la fois poète, librettiste d’opéra, dramaturge, auteur d’essais philosophiques et surtout d’ouvrages scientifiques qui relient l’histoire intellectuelle de la France de Corneille et Descartes à celle de Voltaire et Diderot.

Bien que l’opposition que lui firent Racine et Boileau causa quatre fois l’échec de son élection à l’Académie française, il y fut enfin élu le 23 avril 1691.

Véritable historien des sciences, mais aussi biographe et portraitiste de ses confrères, Fontenelle rendit le savoir compréhensible à ses contemporains.

« Une nation qui aurait pris sur les autres une certaine supériorité dans les sciences s’apercevrait bientôt que cette gloire ne serait pas stérile, et qu’il lui en reviendrait des avantages aussi réels que d’une marchandise nécessaire et précieuse dont elle ferait le seul commerce. », disait-il.

En 1740, à quatre-vingt-trois ans, il abandonnait la fonction de Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences qu’il occupait depuis 1697. C'est dans le cadre de cette fonction qu'il a rédigé, avec un talent exceptionnel, les Éloges des académiciens décédés et les volumes de l'Histoire de l'Académie royale des sciences, qui constituent les textes fondateurs d'une nouvelle discipline, l'histoire des sciences, que philosophes et savants comme Voltaire, d'Alembert et Condorcet, Montucla et Bailly, pratiqueront à leur tour tout au long du XVIIIe siècle, et dont la pratique s'est depuis lors constamment poursuivie.[1]

Fontenelle s’est distingué en amenant, par un style pure et clair, les matières scientifiques à la portée de tous les lecteurs. Pour lui, toutes les sciences ont leur chimère, après lesquelles elles courent, sans la pouvoir attraper ; mais elles attrapent en chemin d’autres connaissances fort utiles. Ou encore : Toutes les vérités deviennent plus lumineuses les unes par les autres.

Mort à Paris en 1757, Bernard Le Bouyer de Fontenelle aura manqué le centenaire de trente-trois jours.

Son ouvrage de vulgarisation scientifique le plus connu, les Entretiens sur la pluralité des mondes est paru en 1696.


[1] À lire : Simone Mazauric, Fontenelle et l'invention de l'histoire des sciences à l'aube des Lumières, Fayard, 2007.

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