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Il y a 30 ans, Simenon cassait sa pipe.

Il y a trente ans, dans la nuit du 3 au 4 septembre 1989, Georges Simenon décédait à Lausanne à l'âge de 86 ans. 

L’écrivain, qui a déménagé plus de trente fois dans sa vie, a marqué la littérature et les différents lieux qui l’ont vu poser ses valises. Pour marquer ce trentième anniversaire, les hommages se multiplient.

Georges Simenon, qui est né à Liège le 13 février 1903, a réinventé le roman policier en l’articulant autour de la psychologie de ses personnages. Dans ses romans, il insérait un grain de sable qui faisait dérailler le ronron de petites vies tranquilles.

L'écrivain commence dès 16 ans pour écrire contes et faits divers dans les colonnes de la "Gazette de Liège". À ses débuts, il publie un millier de contes destinés à des publications galantes ou humoristiques et quelques 200 romans légers, cachés sous 17 pseudonymes, dont le plus connu est celui de Georges Sim. 

À partir de 1932, il invente le personnage du commissaire Maigret qui mènera 103 enquêtes : 75 romans et 28 nouvelles. Son commissaire s’installera vite sur grand écran sous les traits de Jean Gabin, Charles Laughton, Albert Préjean, Michel Simon et Heinz Rühmann. En télévision, le succès sera au rendez-vous, malgré des interprétations bien diverses du personnage incarné par Jean Richard, Bruno Cremer, Jan Teulings, Michael Gambon, Gino Cervi ou récemment par Rowan Atkinson.

En 1972, Georges Simenon décida de tuer son personnage de papier. Dans une interview parue dans le Paris Match n°1241 du 17 février 1973, il explique :

« J'ai pris la décision de ne plus écrire de romans. C'est la première fois que j'en parle. Désormais, sur mon passeport, je suis sans profession. J'ai en effet horreur du mot homme de lettres. Je ne suis que romancier et comme je n'écrirai plus de romans... »

« Voilà comment les choses se sont passées. Depuis novembre 1971, je souffrais assez fréquemment de vertiges. C'est très pénible et je voulais savoir si ces vertiges étaient guérissables. C'est pour cela que je suis entré en clinique. On a pu corriger ces vertiges, on les a adoucis, les réduisant à cinq minutes, alors que cet état durait auparavant environ une heure. Seulement, pour écrire mes romans, il faut que je sois à cent pour cent en pleine forme. Surtout que mes romans deviennent de plus en plus durs. Alors, j'ai pris la décision d'arrêter. Maigret et M. Charles, écrit en février 1972, sera mon dernier roman. »

Il n’en aura cependant pas fini avec l’écriture et l’exploration des méandres de l’homme, à commencer par lui-même. Il rédige une longue autobiographie de vingt et un volumes, dictant tout sur un petit magnétophone : « Des idées, je n’en ai jamais eu. Je me suis intéressé aux hommes, à l’homme de la rue surtout, j’ai essayé de le comprendre d’une façon fraternelle… Qu'ai-je construit ? Au fond, cela ne me regarde pas. »

En 1989, Georges Simenon s'éteint à son domicile lausannois à l'aube du 4 septembre

France Culture va ressortir, dès le 15 septembre, dans un "Cycle Simenon", la collection des adaptations radiophoniques produites avec la Comédie française.

A Liège, il est question de transformer l’église Saint-Pholien en musée Simenon ; lieu particulièrement évocateur puisque l’écrivain y a tracé l’énigme célèbre d’un pendu.

A La Rochelle, ville dans laquelle Simenon pansa sa rupture avec Joséphine Baker, le mois de septembre se rythmera sous les souvenirs de l’écrivain. La Médiathèque de La Rochelle proposera une exposition pour évoquer la vie de l’écrivain, les lieux et les personnages qui font référence, dans son œuvre, à la ville de Charente-Maritime. L'occasion de découvrir les romans de Simenon écrits à La Rochelle mais aussi des photos de tournage des adaptations cinématographiques.

Les éditions omnibus rééditent l’intégrale avec des couvertures réalisées par Loustal.

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