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Tournai retrouve la richesse du rentier des pauvres.

Un jeune chercheur a retrouvé dans la réserve précieuse de la Société archéologique de Namur un manuscrit datant du XIIIème siècle. Ce manuscrit a été restitué aux archives de l’État à Tournai après 168 ans d’errances. Il s’agit d’un « rentier des pauvres » de la paroisse Saint-Brice.

Au 13e siècle, la paroisse, qui faisait partie du diocèse de Cambrai, possédait de nombreux biens mis en location à des pauvres. La charité étant bien ordonnée, toutes les informations concernant ces rentes foncières étaient consignées manuscritement dans un recueil, le « rentier des pauvres ». On y retrouve aussi bien le nom des locataires que des description et localisations des biens. C’est dire l’importance de tels documents pour les historiens des villes.

Le « rentier des pauvres » était rédigé en deux exemplaires. Le premier était jalousement gardé dans le coffre de l’église paroissiale, le second par la commune de Saint-Brice afin d’avoir un contrôle sur les « bonnes œuvres » des institutions religieuses. C’est de l’exemplaire municipal dont il est question ici.

Le manuscrit semble avoir disparu des archives communales à la révolution française. Il est vrai qu’en cette période troublée visant à faire table rase d’un passé pour rebâtir une société nouvelle, nombreux furent les documents détruits, égarés ou détournés de leur utilité première. L’histoire de notre « rentier des pauvres » est inconnue jusqu’en 1851 lorsqu’un citoyen namurois, Adolphe Sibret, en fit don avec quelques autres manuscrits à la Société archéologique de Namur.

Et l’ouvrage fut oublié parmi les trésors que réservent les archives de la SAN jusqu’à ces temps derniers où un chercheur l’exhuma. Il restait donc à le rendre à qui de droit, ce que M. Cédric Visart de Bocarmé, président de la Société archéologique de Namur, a fait officiellement ce 21 août. Le « rentier des pauvres » a retrouvé la place qui lui appartenait aux Archives de l’Etat à Tournai.

Les archives de Tournai furent particulièrement touchées lors de la seconde guerre mondiale, voyant périr de nombreux documents lors des bombardements. L’apport de ce « rentier des pauvres » est un réel atout pour les mémorialistes de la cité hennuyère.

C’est l’occasion de rappeler que les archives publiques ne peuvent être possédées par des tiers. En cas de doute, il est conseillé de s’adresser aux Archives de l’Etat pour vérifier l’origine des documents.

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