Depuis la naissance de l’écriture, les gouvernements ou les groupes religieux ont tenté de censurer ce que nous lisons.
En 35 de notre ère, l’Odyssée d’Homère est interdite par l’empereur romain Caligula car elle contient des idées jugées dangereuses sur la liberté. Le contenu de la célèbre bibliothèque d’Alexandrie fut utilisé comme combustible pour les bains publics en 640 de notre ère.
Le pape Paul IV a publié l’une des premières listes d’interdiction de livres qui a été mise à jour jusqu’en 1948.
Vous pensez que l'interdiction d'un livre a été reléguée à l'histoire ? Hélas, bien des livres sont encore censurés aujourd'hui.
De Animal Farm (Émirats arabes unis) aux Versets sataniques (trop de pays pour être énumérés) à toutes les œuvres de l'auteur lauréat du prix Nobel de la paix, Liu Xiaobo (Chine), les livres classiques sont interdits dans certains pays du monde.
Même dans les pays dotés de lois protégeant la liberté d’expression et de presse, des livres sont effectivement interdits. Les pressions publiques conduisent souvent à l'interdiction des livres dans les écoles et les bibliothèques en raison d'un contenu jugé inapproprié pour les enfants, y compris des livres illustrés, tels que Little Blue et Little Yellow de Leo Lionni (Italie). Les actions en justice sont un autre moyen courant de retirer des livres de la circulation lorsque la censure pure et simple n’est pas possible.
Heureusement, l'interdiction des livres rend leur lecture plus attrayante. De nombreux titres interdits sont de plus en plus populaires après l'interdiction, grâce à un marché clandestin de copies légitimes ou piratées ou à une notoriété accrue.
En Jordanie, par exemple, une librairie est entièrement consacrée aux titres interdits.
Après tout, qui n'aime pas lire un livre jugé si dangereux qu'il ne devrait pas être lu ?
Chaque année, à la fin du mois de septembre, l’American Library Association et Amnesty International s’associent pour organiser la Semaine des livres interdits. Ils mettent en valeur des livres précédemment ou actuellement frappés d’interdictions à travers les États-Unis.
Dans l’idée que les gens devraient pouvoir lire ce qu’ils veulent, la carte suivante montre près de 50 pays qui interdisent actuellement des livres. La carte montre que, malheureusement, la liberté d'information est toujours restreinte dans le monde entier.
Quelques exemples :
The House of the Sprit d’Isabel Allende qui suit plusieurs générations de la famille Trueba au fil des événements de la révolution chilienne. Le livre avait été interdit au Chili au moment de la publication, probablement en raison de ses liens avec un ancien président du Chili, son oncle.
À Hong Kong, Killing Commendatore d’Haruki Murakami a été déclaré indécent par les censeurs et ne peut être vendu qu’emballé à des adultes certifiés.
En Irlande, The Dark est un roman qui présente de nombreux regards tendus sur la violence, la religion et la vie au milieu du siècle pour de nombreux jeunes hommes irlandais. Il y a 50 ans, le comité de la censure des publications du pays avait estimé que le roman posait un risque pour la moralité publique en raison de son contenu « indécent ou obscène ».
En 2015, le maire de Venise a interdit près de 50 livres qu'il jugeait inappropriés dans les écoles vénitiennes, notamment le livre d'images Little Blue et Little Yellow du célèbre écrivain / illustrateur italien Leo Leonni. Apparemment, ce célèbre conte de deux couleurs (oui, des couleurs) qui partagent de merveilleuses aventures sape les « valeurs familiales ».
Le gouvernement espagnol a retiré Fariña de Nacho Carretero de la circulation après que l'ancien maire de Galice ait poursuivi l'éditeur en justice pour le contenu du livre.
Bien que le gouvernement des États-Unis n’interdise plus les livres, la plupart des districts scolaires et certaines bibliothèques du pays le font.
Etc…
Sic transit gloria mundi.
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