Liste des livres de Simenon (Georges)

Georges Simenon (1903–1989)

Romancier belge, créateur du commissaire Maigret, chroniqueur de l’âme humaine

Né le 13 février 1903 à Liège, en Belgique, Georges Simenon grandit dans une famille modeste. Son père, comptable dans une compagnie d'assurances, meurt alors que Georges est encore jeune, laissant une empreinte d’instabilité qui marquera profondément l’imaginaire de l’écrivain. Il quitte le collège à seize ans pour devenir apprenti journaliste au Gazette de Liège, où il apprend à écrire vite, clair et juste — des qualités qui forgeront plus tard son style.

À Paris, où il s’installe en 1922, Simenon entame une carrière littéraire sous une multitude de pseudonymes. Il écrit des centaines de romans populaires, feuilletons et nouvelles pour survivre, avant de se consacrer à son œuvre majeure. C’est en 1931 que naît le commissaire Maigret, figure tutélaire de la littérature policière francophone. Maigret, personnage placide, fumeur de pipe, ancré dans la réalité sociale, devient un miroir des hommes plus que des crimes : le crime n’est qu’un révélateur, l’humanité le vrai sujet.

Simenon écrira 75 romans et 28 nouvelles mettant en scène Maigret, mais aussi une centaine de romans « durs », dépourvus d’enquête, d’autant plus psychologiques, plus sombres. Il y dissèque avec un scalpel l’ordinaire des êtres, les drames enfouis, les faux-semblants. Son style sec, dégraissé, sans effets inutiles, conjugue efficacité journalistique et intuition romanesque. Il disait vouloir écrire "comme un chirurgien opère".

Sa vie, errante, est à l’image de sa fécondité littéraire : voyages aux quatre coins du monde, femmes innombrables, introspection perpétuelle. Installé tour à tour en France, aux États-Unis, puis en Suisse, il mène une existence aussi mouvementée que les destinées de ses personnages. Il dicte ses romans en quelques jours, dans un état de tension quasi hypnotique, selon une discipline obsessionnelle.

À partir des années 1970, Simenon abandonne la fiction pour se consacrer à ses dictées : des textes autobiographiques d’une grande lucidité, souvent poignants, où il s’interroge sur la vieillesse, la mémoire, la culpabilité et la mort. Il y revient notamment sur le suicide de sa fille Marie-Jo, drame qui le hantera jusqu’à la fin.

Georges Simenon meurt à Lausanne le 4 septembre 1989, laissant une œuvre monumentale : plus de 400 titres, traduits en 50 langues, vendus à plus de 500 millions d’exemplaires dans le monde. Pourtant, malgré ce succès phénoménal, Simenon reste un écrivain de l’intime, de la faille humaine, de l’émotion nue. Sa littérature, souvent mésestimée à cause de son abondance, a été saluée par André Gide, Cocteau, Sartre, Cioran, Henry Miller, et bien d'autres.

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