abao, dieu viking de la littérature

abao est le nom du dieu viking de la littérature. Alors que les Égyptiens massacraient sans vergogne des quintaux de papyrus pour y gribouiller des petits mickeys, les vikings, beaucoup plus spontanés, écrivaient des centaines de pages directement à la hache sur le dos de leurs ennemis. Qui ne se souvient pas de ces vers magnifiques, ode au dieu abao, composés par le disciple d’Hagard du Nord, le poète Thullassen Kömsedur : "Gwaaârf !  Aïïïoooo !  Taïo taïo !  Aaaargh !" La légende raconte la prédilection du dieu abao à se faire servir ses ennemis en décoction. L’ennemi devait être vif, avoir le poil lisse et le cuisseau dodu. Après l’avoir laissé sécher douze jours au soleil, il était finement râpé et entreposé dans des barriques en bois. Vers le coup de cinq heures, abao se faisait servir une marmite d’eau bouillante dans laquelle il plongeait durant quelques minutes quelques morceaux d’ennemis ainsi conservés. C’est à ce moment qu’il recevait les plus fines haches de la littérature viking venant lui présenter leurs œuvres. Le choix du nom d’abao pour une librairie coule de source.



abao, premier livre écrit sur le thé

abao est le nom du premier livre écrit sur le thé. Son auteur, le célèbre chercheur espagnol Don Diego de La Vega était surnommé abao. Ce surnom venait du fait que son domestique sourd et quasiment muet disait inlassablement aux visiteurs désirant rencontrer son maître qu’il était là-bas en haut, référence à la situation du bureau où le chercheur passait le plus clair de son temps, et ses heures les plus sombres aussi. Comme le domestique, en raison de son infirmité, était incapable de prononcer « là-bas en haut », seul « a’ba’o’ » était audible pour le visiteur de passage. Don Diego, amusé, s’est alors choisi abao comme pseudonyme pour l’écriture de son ouvrage sur le thé. Le titre de son ouvrage était : Etude comparée, systématique, géographique et approfondie des différentes préparations botaniques pouvant servir de bases infusoires pour la préparation de boissons. Comme ce titre était un peu long et passablement chiant, les gens n’ont retenu que le pseudonyme de l’auteur, abao, pour désigner le livre du thé. Le choix du nom d’abao coule de source.



abao, célèbre magicien

Eugène Antonin Léon Abao était un célèbre magicien. De Charles Quint à Louis XIV, de Frédéric Ier de Prusse au Tsar Nicolas II, il fut l’invité de toutes les cours pour égayer leurs mornes soirées de son spectacle supercalifragilisti-cexpialidocious. C’est à la cour d’Elisabeth d’Angleterre, alors qu’il faisait son plus fameux tour – recopier sous l’eau l’intégralité du bottin mondain de Bourges (qui était déjà la capitale de la Bourgeoisie) – qu’il fit une découverte extraordinaire. Grand fumeur mais à court de tabac, il avait glissé dans sa poche bon nombre de feuilles d’un arbuste qui passait par là, au cas où l’envie de fumer lui prendrait pendant l’exécution de son tour sous-marin et qu’il vaut mieux fumer n’importe quoi que rien du tout. Or, une fois ne fait pas le costume, il fut pris d’une quinte de toux au milieu de la page 682, et bu la tasse. Il trouva que cette eau ne gouttait pas la flotte. Et pour cause, les feuilles qu’il avait empochées comme succédané de tabac avaient délicatement infusé l’eau pour lui donner un goût particulièrement suave. Il arrêta l’exécution de son tour et entreprit de faire goûter au public, pourtant réticent, une tasse de l’eau ainsi parfumée. Tout le monde, à part quelques grincheux au palais abîmé par la vinasse en cubi, trouva ce nouveau breuvage fort agréable. C’est ainsi que le thé conquit l’Angleterre. Le choix du nom d’abao pour une librairie coule de source.



abao, écrivain de l’ombre 

Le Comte Alain L. d’Abao était rédacteur au parlement. C’est lui qui convertissait en bon français les bredouillis pathétiques que des députés dépités tentaient de prononcer lorsqu’ils parvenaient à se hisser au devant de l’Assemblée. C’est à lui que l’on doit la rédaction de plus d’un compte-rendu de séance qu’il n’hésitait pas à revoir à sa mode, rien que pour faire son rigolo. Les députés travaillant aussi souvent que les remords chez les généraux serbes, le Comte d’Abao disposait de pas mal de temps pour d’autres activités. Il consacrait son temps libre à une secte obscure dont les membres se réunissaient, cagoulés, les soirs de pleine lune, dans un lieu très sûr connu d’eux seuls. Durant leurs réunions, ils se livraient à un rituel précis dont tous les secrets n’ont pas été révélés à ce jour. Nous savons néanmoins, comme disait Cyrano, que cette secte a écrit une œuvre importante qu’elle signait du nom de son cuisinier : Alexandre Dumas. Car, tout le monde le sait, ce n’est pas Alexandre Dumas qui a écrit les œuvres d’Alexandre Dumas. Alexandre Dumas n’a pas écrit une seule ligne des Trois Mousquetaires, du Comte de Monte-Cristo, ou des Misérables. C’est fort probablement le Comte Alain L. d’Abao qui a mis en forme ces fabuleux récits, fruits de l’imagination collective d’une secte sous emprise de substances illicites. On raconte que pendant leurs tenues, les membres de la secte faisaient infuser de jeunes vierges dans de l’eau bouillante et buvaient toute la marmite avant de se lancer dans leurs délires littéraires. Le choix du nom d’abao pour une librairie coule de source.



abao, inventeur de la bande dessinée

Le 3 mars 1872, un mardi, ou un mercredi, le jour n’a aucune importance quoiqu’il fut à marquer d’une pierre blanche puisqu’Archibald-Joseph Abao eut une idée. Poursuivi par ses créanciers, acculé par les huissiers, il convoita de cambrioler non pas le pâle bijoutier du quartier – celui-là même qui lui refusa un prêt modique alors qu’il roulait sur l’or et se vautrait sur sa sœur – mais ni plus ni moins que la plus grosse banque du pays : le Crédit Lyonnais. Car, oui, le Crédit Lyonnais était déjà en pleine activité à cette époque et l’affaire qu’allait déclencher notre Archibald-Joseph n’allait pas être la dernière, mais ça, comme on dit, c’est une autre histoire. Donc, son coup minutieusement préparé, il parvint à s’introduire le 10 mars de la même année (un mardi semble-t-il) dans l’établissement prestigieux et fit main basse sur le contenu des coffres. Rentré chez lui, il s’aperçu qu’en lieu et place des billets de banque, il n’y avait que des vignettes imagées, découpées de-ci de-là dans d’inavouables magazines. Le banquier – plus voleur que tout autre, c’est connu – avait détourné à son profit les billets entassés. Désargenté autant que désespéré, Archibald-Joseph Abao passa le reste de sa vie dans l’asile de Moulinsart à relier les images dérobées pour en faire des histoires imagées. Sans s’en rendre compte, il inventa l’album de bandes dessinées. Il aurait pu vivre des rentes prodigieuses que lui aurait procuré sa trouvaille. Hélas, le triste Sire de Rodwell, directeur de l’asile, déposa le brevet à sa place… et pour lui, tintin! Il termina sa vie malheureux et n’eut jamais d’enfants. Le choix du nom d’abao pour une librairie coule de source et n’est que justice.