Liste des livres de Blondin (Antoine)
Antoine Blondin (1922–1991)
Écrivain, journaliste et chroniqueur au style inimitable, Antoine Blondin est l’un des grands noms de la littérature française d’après-guerre. Né le 11 avril 1922 à Paris, il appartient à cette génération de jeunes auteurs marqués par la guerre, la bohème et les excès, que l’on a parfois regroupés sous l’étiquette des « Hussards », aux côtés de Roger Nimier, Jacques Laurent et Michel Déon.
Ancien élève du lycée Louis-le-Grand, puis de la Sorbonne, il entre dans la Résistance en 1943 avant d’être brièvement emprisonné. Cette période troublée nourrit une part importante de son œuvre, en particulier L’Europe buissonnière (1949), récit à la fois burlesque et mélancolique de son service du travail obligatoire (STO) en Autriche, qui obtient le Prix des Deux Magots.
Son style élégant, brillant et volontiers moqueur, se déploie avec force dans Un singe en hiver (1959), roman emblématique où l’ivresse devient une échappatoire poétique à la médiocrité du réel. Le livre sera immortalisé à l’écran en 1962 par Henri Verneuil avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo.
Grand amateur de vin, de littérature et de vélo, Blondin devient une figure incontournable du journalisme sportif. De 1954 à 1982, il couvre le Tour de France pour L'Équipe dans des chroniques qui mêlent lyrisme, érudition et humour. Ces textes, qui ont largement contribué à sa légende, ont été rassemblés dans plusieurs recueils (Sur le Tour de France, Ma vie entre les lignes, etc.).
Mais derrière la verve brillante, Blondin fut aussi un homme hanté par la mélancolie, souvent en lutte contre ses propres démons. Sa production romanesque reste finalement modeste — quatre romans en tout — mais chacun d'eux est salué pour sa virtuosité. Son dernier roman, L'Humeur vagabonde (1955), raconte l’histoire d’un homme qui abandonne tout, famille et travail, pour retrouver une liberté illusoire.
Antoine Blondin meurt le 7 juin 1991 à Paris. Sa plume, vive et généreuse, continue de séduire par sa capacité à concilier la légèreté d’un humour désabusé avec la profondeur d’une vraie tendresse pour les êtres et les mots.