Liste des livres de Bruant (Aristide)
Aristide Bruant (1851–1925)
Chansonnier, écrivain et figure montmartroise de la Belle Époque
Aristide Bruant, de son vrai nom Louis Armand Aristide Bruand, est né le 6 mai 1851 à Courtenay dans le Loiret. Il est une figure emblématique du Paris populaire de la fin du XIXe siècle, où il incarne à la fois l’esprit frondeur, la gouaille des faubourgs et la misère poétique des bas-fonds.
Issu d’un milieu modeste, Bruant monte à Paris à l’adolescence. Il commence à se produire dans les cafés-concerts de Montmartre, un quartier en pleine effervescence artistique. Très vite, il impose un style unique mêlant humour caustique, dénonciation sociale et réalisme cru. Il s’habille en manteau noir, chapeau à large bord et écharpe rouge – une silhouette rendue célèbre par les affiches de Toulouse-Lautrec, son ami et admirateur.
Auteur de nombreux textes et chansons, Bruant écrit dans une langue proche de l’argot et donne une voix aux marginaux, ouvriers, prostituées et voleurs qui peuplent le monde interlope. Il est aussi l’inventeur du "cabaret montmartrois" tel qu’on le connaît : avec son Mirliton, ouvert en 1885, il instaure une forme de théâtre chanté, parfois agressif envers le public bourgeois, où il combine moquerie et chronique sociale.
Parmi ses chansons les plus célèbres figurent À la Bastille, Nini Peau d’Chien, À Saint-Lazare ou Les Canuts. Mais Bruant fut aussi écrivain à part entière : il publie des recueils de ses chansons, des récits, et même un dictionnaire de l'argot, Le langage de la rue (1901), qui témoigne de sa passion pour la langue populaire.
Si son œuvre est aujourd’hui moins connue du grand public, elle reste fondamentale dans l’histoire de la chanson française et du réalisme littéraire. Aristide Bruant meurt le 11 février 1925 à Paris, laissant derrière lui une image tenace du poète chansonnier, insolent et généreux, qui fit résonner la voix des sans-voix dans les salons des bourgeois et sur les pavés de Montmartre.