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Les Rêves de Jean-Claude Fournier.

Dans une autobiographie en bande dessinée, Jean-Claude Fournier, un dessinateur, poète, scénariste, joueur de biniou et magicien du 9e art, partage des anecdotes qu'il gardait auparavant pour sa famille et ses amis. Cette BD inédite de 96 pages regorge de 18 souvenirs, complétés par une centaine d'archives, de photos et de dessins variés.

Fournier nous emmène dans un voyage à travers son enfance à Saint-Quay-Portrieux, en nous racontant les facéties d'un enfant rêveur, la découverte de la musique, les premiers émois amoureux, et l'impact de la découverte du travail de Franquin dans les pages de Spirou. Ce dernier, devenu son mentor, lui prodiguera de précieux conseils, intégrera son petit Bizu dans les pages du journal et lui confiera, quelques années plus tard, le destin de Spirou. Entre 1968 et 1981, Fournier créera une dizaine d'albums marquants, tels que Le Faiseur d’Or, Tora Torapa ou L’Ankou, qui deviendra l'emblème de la lutte contre le nucléaire à la fin des années 1970. En évoquant ces années Spirou, Fournier nous dévoile également les amitiés qu'il a tissées avec les grands dessinateurs du journal, tels que Franquin, Morris, Tillieux, Will et d'autres, qui deviennent les personnages de cette "autobédégraphie".

Dans "Ma vie de rêves", il partage toutes ses anecdotes sur sa vie et ses anciens collègues, dont Morris, le créateur de Lucky Luke, et Franquin, le père de Gaston Lagaffe.

Spirou, dont le nom signifie "écureuil" en wallon, est né en 1938. Dix ans plus tard, le personnage, alors dessiné par Franquin, connaît un énorme succès. Cependant, Franquin décide de se consacrer exclusivement à Gaston, délaissant le célèbre groom roux. Cette histoire authentique est relatée dans les pages de "Ma vie de rêves". On y apprend que Franquin, maître de la bande dessinée, confie Spirou à un jeune dessinateur breton de 22 ans : Jean-Claude Fournier. Doté d'un talent extraordinaire, ce dernier reçoit l'aide de Franquin pour s'approprier le personnage, ce qui se traduit par la création de neuf albums. 

Dans cette bande dessinée, l'auteur décrit notamment la personnalité humaniste de Franquin : "Il refusait de croire qu'il était important. Au début, je croyais que c'était de la fausse modestie, mais pas du tout ! Il était un réel modeste, André [Franquin], et il ne comprenait pas que des gens puissent avoir pour lui une sorte de vénération", explique Jean-Claude Fournier. Fournier évoque également Morris, le dessinateur de Lucky Luke : "Il avait une autre allure physique. Par exemple, il était toujours très élégant, avec un petit nœud papillon, toujours très doux et doté d'un grand sens de l'humour", raconte encore Jean-Claude Fournier.

Ainsi, "Ma vie de rêves" offre une plongée dans l'âge d'or de la bande dessinée belge, raconté par l'un de ses principaux acteurs.

Un album paru aux éditions Daniel Maghen.

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