Manuel de Diegez est décédé ce 8 août 2019 à l’âge de 97 ans.
Anthropologue, écrivain et philosophe, il est né en 1922. A l’âge de 26 ans, en 1948, il publie coup sur coup La Barbarie commence seulement et De l'absurde, un essai sur l'avenir de l'Europe. Ces deux ouvrages constituent la première analyse de la tyrannie marxiste stalinienne comme système de gouvernement fondé sur l'alliance de la puissance d'état avec l'utopie politique.
Manuel de Diéguez s’est attaché à dégager un sens global de l’aventure humaine.
En explorant les querelles théologiques qui ont abouti au processus de la divinisation de Jésus, dans Et l’homme créa son Dieu, chez Fayard en 1984, Manuel de Diéguez soumet la religion chrétienne à une psychanalyse politique et propose ainsi une compréhension nouvelle des rapports de la foi avec l'histoire. Parallèlement, il esquisse une théorie de l'imaginaire qui conduit à une démythologisation du mythe sacré et de la théorie scientifique comme sources d'intelligibilité du monde.
Pour Manuel de Diéguez, la philosophie n’était pas une discipline parmi d’autres. C’était une vocation spirituelle, un engagement total dans une recherche sur les mystères du fonctionnement du cerveau, extraordinaire machine programmée en vue de trouver un sens à l’inconnaissable. Il éprouvait une véritable souffrance devant les désordres d’un monde dans lequel la raison ordinaire trouve si aisément ses aises. [1]
« Dans un cosmos muet, le verbe comprendre ressortit à la psychologie. Toute philosophie devient une anthropologie historique. Celle-ci tente de rendre compte d'une espèce qui engendre des mondes imaginaires. »
[1] Le Monde, dans un document transmis par ses proches au journal.
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