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Les prix de La Maison (close) d’Emma Becker

Quatre jours après avoir été récompensée par le prix Blù-Jean-Marc Roberts, Emma Becker a raflé le prix du RomanNews 2019 pour son livre La Maison, paru chez Flammarion.

La Maison parle de maison close. L’auteure a, deux ans durant, été en immersion dans une maison close de Berlin. « Je voulais faire l'expérience de cette condition très schématique : une femme réduite à sa fonction la plus archaïque, celle de donner du plaisir aux hommes. » confie-t-elle à France Culture.

« J’étais fascinée par les prostituées [...] Toute une part de la littérature en fait des figures mythologiques. J’avais besoin de les faire descendre de ce piédestal sur lequel je les avais mises, et au travers de ma propre expérience. »

« Pour moi, le sexe est le dernier bastion d’apolitisme que l’on a dans l’existence […] on réfléchit beaucoup en ce moment à qui domine qui, qui est soumis à qui ? […] Je pense que la porte de la chambre à coucher devrait rester fermée à toutes ces considérations hystérisées de domination et de soumission. »

« J’ai toujours cru que j’écrivais sur les hommes. Avant de m’apercevoir que je n’écris que sur les femmes. Sur le fait d’en être une. Écrire sur les putes, qui sont payées pour être des femmes, qui sont vraiment des femmes, qui ne sont que ça ; écrire sur la nudité absolue de cette condition, c’est comme examiner mon sexe sous un microscope. Et j’en éprouve la même fascination qu’un laborantin regardant des cellules essentielles à toute forme de vie. »

D’une plume majestueuse, Emma Becker nous livre un grand livre sur la femme, sur son corps et sur les rapports hommes-femmes. 

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