Jean Dratz, le Dubout belge.

Jean Dratz, né le 16 mars 1903 à Mont-Saint-Guibert et décédé le 12 ou 13 octobre 1967 à Uccle, est une figure marquante de l'illustration belge. Peintre, illustrateur, graveur et auteur de bande dessinée, il a contribué de manière significative à l'art visuel en Belgique au cours du XXe siècle.

Enfance et formation

Jean Dratz est le fils du peintre et dessinateur Constant Dratz, de qui il a appris les bases de l'art. Sa formation académique, cependant, ne se limite pas à l'art. Dratz a également poursuivi des études de droit et de sciences économiques à l'Université libre de Bruxelles, ce qui témoigne de sa polyvalence intellectuelle.

Carrière artistique

Dratz développe une prédilection pour les paysages aux lignes sobres, souvent comparés à des photographies ou au style graphique japonais. Les paysages des plateaux ardennais, de la région vallonnée du Brabant, du plat pays flamand et de la côte belge inspirent fortement son œuvre. Ses créations se caractérisent par une précision dans le détail, un dessin clair, un sens aigu de la couleur, et une atmosphère poétique. Ces qualités rappellent les œuvres de Bruegel et de De Saedeleer.

Outre les paysages belges, Dratz capture également des impressions de ses voyages en France et en Italie. Sa carrière ne se limite pas aux œuvres sur toile. En 1935, il décore les pavillons du Brésil et du Chili pour l'Exposition universelle, et en 1958, il travaille sur le pavillon du Congo. Il crée aussi des décors de théâtre et orne plusieurs bars bruxellois.

Illustration et bandes dessinées

Dratz devient illustrateur pour le magazine AZ et collaborateur de l'édition flamande de Bravo dans les années 1930. C’est dans ce magazine qu'il réalise ses premières bandes dessinées, dont "De Avonturen van Mik en Mak" et "Duizend Mijlen Onder De Aarde". Pour la fondation Pro Juventute, fondée en 1938 par le baron Louis-Jean Empain, il illustre le magazine jeunesse éponyme de 1939 à 1941, notamment les aventures de la ménagère Marie.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Dratz crée des caricatures pour "Terre et Nation" et "La Nation belge". Il devient ensuite directeur artistique de Bravo, un rôle où il influence des périodiques d'après-guerre comme Tintin. En raison de la guerre, il remplace les bandes américaines par du matériel belge original, créant des séries comme "Petit Chéri", "Céleste, Domestique Modèle" et "La Famille Grenouillard". Il attire également des artistes renommés tels que Jacques Laudy, Edgar P. Jacobs, Raymond Reding et Willy Vandersteen.

Illustrations de livres

Jean Dratz a illustré de nombreux ouvrages littéraires, parmi lesquels :

• "Arsène et Chrysostome" de Max Deauville, Éditions L'Églantine, 1931.
• "Œuvres" de François Villon, Éditions de la Nef d'argent, 1943.
• "Knock ou le triomphe de la médecine" de Jules Romains, Éditions Terres Latines, 1965.
• "Clochemerle" de Gabriel Chevallier, Éditions Terres Latines (date non spécifiée).
• "Les jours de l'homme" de Dr. Julien Besançon, Éditions Terres Latines (date non spécifiée).
• "Le visage de la femme" de Dr. Julien Besançon, Éditions Terres Latines (date non spécifiée).

Jean Dratz a laissé une empreinte durable dans le monde de l'art belge. Surnommé parfois le "Dubout belge", il a été un caricaturiste et illustrateur réputé. Il a également été membre de la "Mine Souriante", une association de dessinateurs humoristiques belges. Sa carrière prolifique et diversifiée, combinant l'art pictural, l'illustration littéraire et la bande dessinée, continue d'inspirer et de fasciner les amateurs d'art.

En somme, Jean Dratz est un artiste complet dont l'œuvre riche et variée a marqué l'histoire de l'art en Belgique. Ses illustrations, ses peintures et ses bandes dessinées témoignent d'une sensibilité artistique profonde et d'une capacité exceptionnelle à capturer l'essence des paysages et des récits.

Besançon (Dr Julien) - Les Jours de l'homme. Illustrations de Jean Dratz.