Apocalypse : hier et demain – Une plongée dans les révélations et les imaginaires de la fin des temps.

Du 4 février au 8 juin 2025, la Bibliothèque nationale de France (BnF), site François-Mitterrand, accueille une exposition exceptionnelle intitulée Apocalypse : hier et demain. Cette manifestation unique explore l'évolution d'un concept souvent réduit à des visions catastrophiques, mais dont l'origine et les réinterprétations révèlent une profondeur insoupçonnée.

Une étymologie révélatrice : de la peur à l’espoir

Le terme "apocalypse" dérive du grec ancien apokálypsis, signifiant « révélation » ou « dévoilement ». Loin des seules images de fin du monde, il s’agit d’une promesse d’un royaume éternel et lumineux, incarnée dans le texte de l’Apocalypse de Jean. Ce dernier, écrit au Ier siècle de notre ère, clôt le Nouveau Testament et met en scène un combat cosmique entre le Bien et le Mal, prélude à l’avènement d’une Jérusalem céleste. Le message initial, oscillant entre avertissement et espoir, a traversé les siècles, influençant profondément les arts, la littérature et même la culture populaire contemporaine.

Un parcours artistique et historique

L’exposition se divise en trois sections principales :

1. Le Livre de la Révélation
   Cette partie explore le texte biblique et ses premières interprétations artistiques. Des manuscrits enluminés, tels que le Beatus de Saint-Sever, et des œuvres majeures, comme les gravures apocalyptiques d’Albrecht Dürer, montrent comment l’imaginaire médiéval s’est approprié ces visions prophétiques. La célèbre tapisserie de l’Apocalypse d’Angers y figure également, avec des fragments rarement exposés.

2. Le Temps des catastrophes
   Ce volet retrace la manière dont les artistes ont revisité l’Apocalypse au fil des époques, notamment en période de crises. Les œuvres de Francisco de Goya (Les Désastres de la guerre), William Blake (La Prostituée de Babylone) ou encore Natalia Gontcharova (Les Images mystiques de la guerre) illustrent cette fascination renouvelée. Le XXe siècle, marqué par les horreurs de la guerre et la menace nucléaire, voit dans l’Apocalypse une métaphore puissante des traumatismes collectifs.

3. Le Jour d’après
   L’exposition s’achève sur des perspectives contemporaines, où l’Apocalypse devient une réflexion sur l’avenir. Des artistes comme Miriam Cahn (Atombombe) ou Kiki Smith (Earth) interrogent la place de l’humanité dans un monde transformé, tandis que des œuvres comme Infinito de Luciano Fabro célèbrent la résilience et les cycles infinis de la vie.

Une tradition vivante dans les arts et les médias

L’Apocalypse n’est pas seulement une thématique religieuse ; elle s’est largement diffusée dans la culture populaire. Au cinéma, des films comme Apocalypse now (Francis Ford Coppola, 1979) ou Melancholia (Lars von Trier, 2011) réinterprètent ces visions avec des sensibilités contemporaines. Une rétrospective de 25 films, organisée en partenariat avec la Cinémathèque française, viendra enrichir l’exposition en explorant ce dialogue entre récit biblique et grands écrans.

Un catalogue pour approfondir

Pour prolonger cette immersion, un ouvrage collectif sous la direction de Jeanne Brun propose une synthèse illustrée du texte apocalyptique et de ses multiples résonances. Avec des essais d’auteurs tels que Frédéric Boyer et Emanuele Coccia, il met en lumière la richesse de cette tradition, depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours.

Activités et programmation autour de l’exposition

La BnF propose également des visites guidées et des ateliers, tels que « L’Apocalypse en couleurs », qui explore l’évolution des palettes artistiques dans la représentation de ce thème. Le jeu vidéo Mission Apocalypse offre une approche ludique, permettant de découvrir les manuscrits médiévaux en aidant un moine à orchestrer la Révélation.

Conclusion : un récit intemporel

Avec près de 300 œuvres issues des collections de la BnF et d’institutions prestigieuses comme le Centre Pompidou et le British Museum, Apocalypse : hier et demain est une invitation à revisiter un grand mythe universel. Derrière les visions apocalyptiques se cache une quête de sens, une réflexion sur l’avenir de l’humanité et une aspiration à la rédemption.

Pour plus d’informations et réserver vos billets, rendez-vous sur le site de la BnF : www.bnf.fr.