La collection d’insignes de marine d’un ancien officier dispersée aux enchères à Dijon.

Le 26 septembre prochain, une vente aux enchères particulièrement attendue se tiendra à Dijon, orchestrée par la maison Cortot et associés. Ce sera l'occasion pour les passionnés d’histoire militaire et les collectionneurs avertis de découvrir une collection exceptionnelle d’insignes de marine, autrefois propriété d’un ancien officier. Cette vente, qui comprendra plus de 430 lots, ouvre une fenêtre fascinante sur l’histoire de la marine française du XXe siècle. Derrière chaque insigne se cache une histoire, un symbole de l’appartenance à un navire, à une unité, ou à un événement historique.

Une collection aux multiples facettes

La collection mise en vente se distingue par sa diversité et sa richesse. D’après l’expert en charge de la vente, Philippe Javelet, chaque insigne est unique, reflétant l’histoire et la tradition d’un bâtiment naval particulier. Les insignes sont représentatifs de différents navires, qu’il s’agisse de croiseurs, de contre-torpilleurs, de sous-marins ou de navires de transport de troupes. Ils varient en termes de matériaux, allant de l’argent au plastique, et ont été produits dans des ateliers situés dans divers pays, suivant les déplacements des troupes.

Les insignes sont plus que de simples pièces de collection. Ils incarnent un symbole d’appartenance et témoignent du rôle crucial des hommes à bord de ces navires. Ainsi, au gré des décennies, ces objets deviennent de véritables témoins historiques. Ils dévoilent, à travers leurs formes et leurs symboles, les récits des batailles, des missions et des hommes qui ont servi sous pavillon.

Le sous-marin Casabianca : un héros de la marine française

Parmi les lots les plus remarquables, on trouve des insignes associés au sous-marin de première classe Casabianca, une figure emblématique de la marine française. Ce sous-marin, lancé en 1935, a marqué l’histoire pour sa contribution lors de la Seconde Guerre mondiale. Après l’attaque et le sabordage de la flotte française à Toulon en 1942, le Casabianca a réussi à échapper à la destruction, rejoignant ensuite les forces alliées pour poursuivre le combat. Ces événements font de ses insignes des pièces particulièrement recherchées par les collectionneurs. Deux insignes du Casabianca, datés entre 1935 et 1952, sont estimés entre 150 et 200 euros.

D'autres navires mythiques de la même époque font également partie de la collection, comme le croiseur Dupleix, sabordé à Toulon, ou encore le croiseur-école Jeanne d’Arc. Ce dernier, lancé en 1930, avait pour particularité d’allier les fonctions de navire école et de bâtiment de guerre, un rôle dual qui le rendait unique dans la marine française.

Les commandos fusiliers marins : des insignes rares et recherchés

Outre les insignes de navires, la collection inclut également des pièces liées aux commandos fusiliers marins, une des unités d’élite de la marine française. Ces insignes, qui portent le nom d’officiers ayant marqué l’histoire militaire, tels que les commando Jaubert ou Montfort, attirent particulièrement l’attention des collectionneurs. Leur rareté et leur lien avec des figures héroïques font de ces insignes des objets de désir pour de nombreux passionnés. Les estimations varient entre 30 et 60 euros pour ces pièces uniques.

Un lien direct avec l’histoire de la marine

La vente de cette collection est non seulement un événement pour les collectionneurs, mais aussi une opportunité de rappeler l’importance du patrimoine militaire français. Chaque insigne est une porte ouverte sur un pan de l’histoire, qu’il s’agisse des grands conflits du XXe siècle, comme la Seconde Guerre mondiale ou la guerre d’Indochine, ou des missions de paix et de formation menées par la marine française.

Les amateurs d’insignes de marine, souvent des hommes ayant un lien personnel avec l’armée, trouvent dans ces objets une forme de reconnaissance et de mémoire des générations passées. Toutefois, comme le souligne Philippe Javelet, l’évolution des mentalités et la disparition progressive du service militaire pourraient affecter l’intérêt pour ce type de collection. Heureusement, de jeunes passionnés continuent de perpétuer cette tradition, apportant un renouveau au marché des insignes militaires.

Livres anciens et insignes militaires : deux témoins d’une histoire partagée

Ce type de collection se marie à merveille avec la passion pour les livres anciens. Les livres historiques, traitant de l’évolution des navires, des campagnes militaires ou encore des biographies d’officiers de marine, offrent une profondeur supplémentaire à l’histoire que racontent ces insignes. De nombreux ouvrages rares, souvent illustrés de gravures ou de cartes maritimes, permettent de mieux comprendre le contexte dans lequel ces insignes ont été fabriqués et utilisés.

Les collectionneurs de livres anciens trouveront, dans cette vente, une mine d’informations et d’objets complémentaires à leur passion. Ces deux univers, celui des objets militaires et celui des livres rares, partagent une même volonté : conserver et transmettre l’histoire à travers des objets concrets, témoins du passé.

La vente de cette collection d’insignes de marine est une occasion unique de découvrir un pan méconnu de l’histoire militaire française. Ces pièces, à la fois modestes et chargées de sens, nous rappellent le rôle crucial de la marine dans les grands événements du XXe siècle. Les passionnés de livres anciens pourront y voir une passerelle fascinante entre deux mondes qui se rejoignent : celui de la collection d’objets militaires et celui des livres anciens, tous deux porteurs d’une histoire commune et précieuse.

Ce lien intime entre objets et récits permet de garder vivant le souvenir des hommes et des événements qui ont façonné notre passé. À travers ces enchères, l’histoire continue de s’écrire, une pièce à la fois.