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La Libération de Toulouse à travers le manga.
En commémoration du 80e anniversaire de la libération de Toulouse en août 1944, le Castelet, un lieu historique de la ville, accueille une exposition inédite et immersive réalisée par les étudiants de l'École Internationale du Manga et de l'Animation (EIMA). Cet événement, qui se tiendra du 11 juillet 2024 au 5 janvier 2025, offre aux visiteurs une opportunité unique de découvrir la fin de l'occupation nazie dans la Ville Rose à travers les œuvres de près de 50 aspirants mangakas.
Transmettre la mémoire de la Libération à travers le manga
Cette initiative audacieuse vise à raconter l'histoire de la Libération de Toulouse en utilisant les codes du manga, un médium qui permet une exploration visuelle et narrative riche et évocatrice. François Sikic, directeur pédagogique à l'EIMA et scénographe de l'exposition, souligne l'importance et les défis de ce projet : "On marchait un peu sur des œufs parce que d'abord on s'installait dans un lieu énormément chargé de mémoire, d'histoire, sur des commémorations elles aussi extrêmement chargées, et qu'il fallait qu'on arrive en proposant un storytelling, une histoire aussi, la nôtre, celle de nos élèves, celle de nos jeunes artistes."
Pour Éléonore Dujardin, commissaire de l'exposition, le choix du manga s'imposait naturellement pour retranscrire cette période historique. Elle explique : "Un des principes du manga, c'est que l'extérieur reflète l'intérieur. Un paysage reflète toujours l'intériorité d'un personnage, d'une manière ou d'une autre. Quand on a ça comme médium artistique, le manga avec lequel travailler et cette matière de la Libération avec laquelle travailler, c'est une rencontre parfaite."
Toucher un public jeune avec un langage visuel contemporain
L'exposition s'inscrit dans un contexte de "crise de la transmission mémorielle", où il devient crucial de trouver de nouveaux moyens pour sensibiliser les jeunes générations à des événements historiques majeurs. Éléonore Dujardin insiste sur l'importance de cette démarche : "C'est la première fois qu'on donne cette responsabilité au manga en tant que forme artistique." En utilisant le vocabulaire visuel populaire et contemporain du manga et de l'animé, l'exposition cherche à captiver l'intérêt d'un public jeune, souvent éloigné des formes plus traditionnelles de commémoration historique.
Le Castelet ne se contentera pas d'exposer des œuvres de manga. Pendant les six mois de l'exposition, des projections en plein air, des conférences avec des spécialistes et des ateliers de manga organisés par l'école Toulouse Manga seront également proposés. Ces activités complémentaires visent à enrichir l'expérience des visiteurs et à approfondir leur compréhension de cette période tumultueuse de l'histoire toulousaine.
Une expérience immersive et bouleversante
L'objectif de cette exposition est clair : toucher profondément les visiteurs et les amener à une réflexion intense sur la Libération de Toulouse. "Si les gens repartent sans avoir été touchés profondément, nous n'aurons pas fait notre travail. Ça n'est pas juste un sujet important, c'est un sujet bouleversant," conclut Éléonore Dujardin.
En choisissant le manga comme vecteur de mémoire, l'exposition au Castelet propose une approche novatrice et émotive pour célébrer le 80e anniversaire de la libération de Toulouse. Elle offre ainsi une double expérience : celle de la découverte artistique à travers le prisme du manga et celle de la mémoire historique, permettant aux visiteurs de se reconnecter à un passé qui continue de façonner le présent.
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