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Une vente exceptionnelle d’objets héraldiques : entre passion et histoire.
Le 23 novembre 2024, à Plérin, dans les Côtes-d’Armor, le commissaire-priseur Karl Benz a orchestré une vente aux enchères exceptionnelle, mettant en lumière une fascinante collection d’objets héraldiques. Plus de 400 lots, soigneusement réunis au fil des ans par un héraldiste breton passionné, ont été présentés au public. Ces pièces uniques, ornées d’armoiries françaises et étrangères, constituent un témoignage vivant de l’histoire et des arts décoratifs à travers les âges.
Une collection qui traverse les époques et les frontières
« Notre collectionneur a réuni tout au long de sa vie des armoiries bretonnes, françaises et européennes apposées sur tous les objets possibles, du fer à dorer au bouton de livrée, en passant par des documents papier, des céramiques et des pièces d’orfèvrerie », explique Karl Benz. Cette diversité illustre non seulement la richesse de l’héraldique, mais aussi l’ingéniosité et le talent des artisans à travers les époques.
Les armoiries, apparues en Europe au XIIe siècle, ne se limitent pas aux familles nobles. Elles reflètent l’identité de personnes, de corporations ou encore de villes. Apposer ces motifs sur des objets symbolise leur prestige et leur appartenance. Ainsi, cette collection représente à la fois un voyage dans l’histoire héraldique et une plongée dans les arts décoratifs.
Quelques trésors emblématiques de la vente
Parmi les pièces remarquables, on retrouve :
Un gobelet de voyage du XVIIe siècle, orné à l’or des armes de Aeneas Sylvius, comte de Caprara : vendu 1 500 € (estimation 1 200 à 1 800 €).
Un cachet tournant à trois faces datant du XVIIIe siècle, provenant d’une famille italienne, représentant les armes de l’archevêque d’Éphèse, un monogramme et un portrait d’homme barbu : vendu 300 € (estimation 280 à 320 €).
Un moutardier en métal argenté signé Christofle, gravé des armes des Bourbon-Orléans : vendu 250 € (estimation 200 à 300 €).
Une grande coupe libatoire ornée d’armoiries polychromes : vendue 100 € (estimation 80 à 120 €).
Une bouquetière d’applique en faïence portant la devise « Salve » : vendue 70 € (estimation 50 à 80 €).
Un coffret rectangulaire en ébène, orné des armes de la famille Ney, d’époque Napoléon III : vendu 1 100 € (estimation 800 à 1 200 €).
Ces objets, qu’ils soient modestes ou somptueux, racontent chacun une histoire liée à leur propriétaire et leur époque.
Le plaisir de la recherche héraldique
Malgré des efforts considérables, Karl Benz et son équipe n’ont pas pu identifier toutes les armoiries présentes sur les objets. Toutefois, cette incertitude alimente la curiosité des amateurs : « Certains collectionneurs achètent justement des objets non identifiés pour poursuivre cette enquête et replacer ces artefacts dans leur contexte historique », note le commissaire-priseur. Qui sait ? Peut-être l’un d’entre eux percera le mystère des armoiries polychromes de la grande coupe libatoire ou de la bouquetière d’applique en faïence.
Un marché en plein renouvellement
La vente a suscité un vif intérêt de la part d’archives départementales, de collectionneurs chevronnés, mais aussi de descendants de familles désirant retrouver des objets liés à leur histoire. Selon Karl Benz, l’héraldique connaît un véritable renouvellement générationnel, porté par de jeunes passionnés quadragénaires qui publient des ouvrages spécialisés.
L’importance de la documentation papier dans ce domaine reste primordiale. La vente comprenait ainsi une centaine d’ouvrages d’époques variées sur l’étude des blasons, offrant des ressources précieuses aux amateurs et experts.
Une pièce chargée d’histoire : le coffret de la famille Ney
Parmi les lots les plus prestigieux figurait un coffret rectangulaire en ébène, orné sur son couvercle des armes de la famille Ney, datant de l’époque Napoléon III. Estimé entre 800 et 1 200 euros, ce coffret aurait appartenu au fils du maréchal Ney. Son design épuré, sans autre décoration, exprime fièrement l’héritage de cette illustre famille.
Une fenêtre sur l’histoire et les arts
Cette vente exceptionnelle a permis de découvrir une richesse insoupçonnée d’objets héraldiques, chacun témoignant de l’évolution des goûts et des techniques. Plus qu’un simple événement commercial, elle a été une invitation à plonger dans l’histoire, l’art et les traditions de l’Europe. Pour les passionnés comme pour les curieux, ces objets ouvrent une porte vers un passé fascinant, à redécouvrir et à faire vivre.
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