Les œuvres de William Shakespeare continuent de réserver des surprises, même plusieurs siècles après leur rédaction....
Michel de Grèce, le prince des lettres et témoin de l'histoire.
Michel de Grèce, un grand seigneur et un conteur merveilleux, reste une figure marquante dans l’histoire littéraire et royale. Stéphane Bern, son ami, rend hommage à cet écrivain des princes et prince des écrivains, en soulignant son talent exceptionnel et sa générosité envers les jeunes journalistes, notamment ceux de Point de Vue. Toujours curieux et passionné par l'ancien monde, Michel de Grèce était connu pour sa capacité à ouvrir les portes des cercles les plus exclusifs, un simple coup de fil ou une recommandation suffisait.
Né le 7 janvier 1939 à Rome, Michel de Grèce, fils du prince Christophe de Grèce et de la princesse Françoise de France, avait des racines profondément ancrées dans les grandes dynasties européennes. Son grand-père paternel, Georges Ier, prince de Danemark, devint roi des Hellènes en 1863, et sa grand-mère, la grande-duchesse Olga de Russie, était la petite-fille du tsar Nicolas Ier. Par sa mère, il descendait du roi Louis-Philippe et de la reine Marie-Amélie, ce qui lui conférait une position unique parmi les têtes couronnées.
L'enfance de Michel de Grèce fut marquée par un drame précoce : à peine âgé d’un an, il perdit son père. En pleine débâcle française et avec un avenir incertain pour la Grèce, sa mère, la princesse Françoise, se réfugia avec lui auprès de la famille de France exilée à Larache, au Maroc espagnol. Sa mère devint le centre de son univers, l'emmenant de Rome à Paris, en passant par Athènes, pour visiter les ruines, les musées et les vestiges historiques, instillant en lui une passion indéfectible pour l'histoire et l'art. Cette période de sa vie, marquée par une éducation riche et diversifiée, forgea son amour pour l'histoire qu'il transposa plus tard dans ses écrits.
Après la mort prématurée de sa mère en 1953, Michel rejoignit le Comte et la Comtesse de Paris à Louveciennes, où il vécut entouré de ses cousins Orléans. Cette expérience renforça son attachement familial et son respect pour ses ancêtres royaux, qu'il évoquait souvent avec humour et affection. Ce lien familial profond transparaît dans son ouvrage "Ma sœur l’histoire, ne vois-tu rien venir ?", publié en 1970, où il partage ses mémoires et ses réflexions sur son héritage royal et sa vie personnelle.
Michel de Grèce renonça à ses prétentions dynastiques au début des années 1960 par amour pour Marina Karella, une artiste grecque. Ensemble, ils menèrent une vie partagée entre les cours royales et les cercles artistiques, des galeries parisiennes à la célèbre Factory d'Andy Warhol à New York. Cet équilibre entre tradition et modernité caractérisa son approche de la vie et de la littérature.
Historien et écrivain prolifique, Michel de Grèce publia après 1970 de nombreux ouvrages, principalement axés sur des sujets historiques et des biographies de membres de familles royales. Ses œuvres, qui allient rigueur historique et talent littéraire, sont largement reconnues. Parmi ses livres les plus notables, on trouve "Le palais oublié" et "La femme sacrée", qui explorent des aspects fascinants de l'histoire grecque et européenne.
Le prince Michel resta en Grèce lors de la dictature des colonels, alors que le reste de la famille royale s'exila après l’échec du contre-coup d'État de Constantin II en 1967. Fidèle à son pays, il demeura un témoin de premier plan de cette période troublée jusqu'à la fin de la dictature en 1974.
Michel de Grèce est décédé à Athènes à l'âge de 85 ans, laissant derrière lui un héritage littéraire et historique immense. En tant que dernier petit-fils survivant du roi Georges Ier de Grèce, son décès marque la fin d'une époque. Sa vie, riche en aventures et en découvertes, reste un témoignage précieux de l'histoire européenne, et ses livres continuent d'inspirer les amateurs d'histoire et de littérature.
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