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Tony Delsham : hommage à une figure éminente du journalisme et de la littérature antillaise.

L'écrivain et journaliste Tony Delsham, de son vrai nom André Pétricien, est décédé mardi 16 juillet 2024 à l'âge de 78 ans, laissant derrière lui un héritage littéraire et journalistique impressionnant. Né en 1946 dans une famille de Grand-Rivière en Martinique, Delsham a marqué de son empreinte le monde des lettres et de la presse antillaises.

Revenu en Martinique à l'aube des années 70 après un séjour en France, André Pétricien a rapidement trouvé sa vocation en créant les éditions "MGG" en 1972, un acronyme pour Martinique, Guadeloupe, Guyane. Cette maison d'édition a permis à de nombreux auteurs antillais de publier leurs œuvres, contribuant ainsi à la diffusion de la littérature caribéenne. Parallèlement, il a pris les rênes du magazine "Le Naïf" en tant que rédacteur en chef, poste qu'il a occupé jusqu'en 1982. Par la suite, il a collaboré de nombreuses années avec l'hebdomadaire "Antilla", où il a également été rédacteur en chef pendant un certain temps.

Sous le pseudonyme de Tony Delsham, André Pétricien a publié plus d'une vingtaine d'ouvrages, faisant de lui l'un des auteurs les plus prolifiques de la Martinique. Son premier roman, "Le Salopard", paru en 1971, a jeté les bases de son succès littéraire. D'autres œuvres marquantes comme "Xavier, le drame d'un émigré antillais" et "Panique aux Antilles" (1985) ont suivi, abordant des thèmes souvent poignants et reflétant les réalités de la société antillaise.

En 1999, les éditions "MGG" se sont transformées en "Martinique édition", continuant de publier les nombreux romans de Tony Delsham. Parmi ses publications notables des années 2000, on compte "Tribunal femmes bafouées" (2001) et la réédition de son roman le plus connu, "Lapo farine" (2002). Ces œuvres ont solidifié sa réputation et ont permis à ses écrits de toucher de nouvelles générations de lecteurs.

En dehors de ses romans, Delsham a également contribué à la création de la revue de bande dessinée "Fouyaya", démontrant ainsi sa volonté de diversifier les supports et les genres littéraires pour atteindre un public plus large.

Le décès de Tony Delsham marque la fin d'une époque pour la littérature et le journalisme en Martinique. Son parcours exemplaire, sa contribution à la culture antillaise et son engagement pour la promotion des voix locales ont fait de lui une figure incontournable. En célébrant sa vie et son œuvre, la Martinique rend hommage à un homme qui a su, par ses écrits et ses actions, enrichir le patrimoine culturel de son île et inspirer de nombreux jeunes auteurs. Bertrand Caruge, en annonçant sa mort, a souligné l'importance de ce géant littéraire dont l'influence perdurera bien au-delà de sa disparition.

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