Sylvain Savoia et Jean-David Morvan, deux amis d'enfance nés à Reims en 1969, ont toujours partagé une passion commune pour la bande dessinée. En 1985, ils font leurs premiers pas dans le fanzine Hors Gabarit. Quatre ans plus tard, ils s'inscrivent ensemble à l'École Saint-Luc de Bruxelles pour parfaire leur technique.
Pendant ces années de formation, Savoia collabore avec le magazine Zygus et publie quelques planches dans le mensuel Jet, une opportunité offerte par les éditions du Lombard aux nouveaux talents. En 1993, il publie son premier album, "Reflets perdus", chez Zenda, sur un scénario de Morvan. Cette maison d'édition, rachetée par Glénat, souhaite alors développer son catalogue de mangas à l'européenne, inspirée par le succès d'"Akira".
Savoia invite Philippe Buchet, directeur artistique d'une agence de communication spécialisée dans la BD d'entreprise, à rejoindre l'équipe. Ensemble, ils travaillent sur les deux premiers tomes de la série "Nomad" ("Mémoire vive" en 1994 et "Gai Jin" en 1995), toujours sur des scénarios de Morvan. Savoia prendra ensuite en charge seul le dessin des trois volumes suivants ("Mémoire morte", "Tiourma", "Mémoire cachée", publiés entre 1996 et 2000 chez Glénat).
En octobre 1994, Morvan, Buchet et Savoia fondent l'atelier 510 TTC à Reims, rejoints par le dessinateur Tranktat et les coloristes Christian Lerolle et Franck Gureghian, surnommés les Color Twins. Savoia, en plus de son travail sur "Nomad", se lance dans la publicité, les affiches, la communication d'entreprise et les livrets de formation professionnelle à partir de 1996.
En 2003, il lance avec Morvan la série policière "Al'Togo" chez Dargaud. Mais c'est en 2004, à l'instigation de sa compagne Marzena Sowa, qu'il se lance dans un projet plus personnel : illustrer les souvenirs de jeunesse de cette dernière en Pologne. Il développe alors un style graphique différent pour la série "Marzi", dont le premier volume, "Petite Carpe", paraît aux éditions Dupuis. Ces histoires, empreintes de charme, d'humour et d'exotisme, séduisent le public franco-belge, habitué à l'abondance dans tous les domaines.